MIXAGE DADADA Saison 3. Trio de Roberto Negro / Emile Parisien / Michele Rabbia

Part 2
DADADA SAISON 3 MIXAGE
Le mixage du disque n’a pas été une affaire très complexe mais une aventure heureuse qui m ‘a permis d’atteindre le but que je m’étais fixé: Obtenir une forme d’évidence malgré l’exigence et la complexité de la musique en organisant les reliefs avec parfois quelques exagérations dynamiques, tout en tenant compte de l’ordre du disque pour en souligner la forme globale. Tenter le « non naturel » en créant un équilibre exagérant parfois les présences instrumentales mais en gardant une grande profondeur de champ. C’est un peu mon dada….
Tiens une petite récompense en passant (cliquer dessus)
J’ai travaillé seul la première demi journée et ensuite en très grande proximité avec Roberto. Celui-ci était un peu perdu au début compte tenu de sa méconnaissance de mes différents systèmes d’écoute mais je lui ai suggéré d’apporter son casque personnel avec lequel il écoute beaucoup de musique. L’idée s’est avérée excellente, nous sommes toujours tombé d’accord et il était même extrêmement rassurant pour moi de bénéficier de son écoute réellement fiable.
J’ai travaillé sur les versions éditées par Roberto après avoir écouté l’ensemble dans l’ordre final du futur disque, ordre déjà pensé dès la composition.
J’ai fini par « entendre » la version finale avant d’avoir touché la console. En général, j’essaye de savoir vers ou je souhaite aller tout en laissant une grande place à la surprise.
J’ai toujours la possibilité d’écouter les « mise à plat » afin de m’assurer que je vais dans un bon sens.
Mise à part l’architecture globale, je savais qu’il y avait des choses importantes à améliorer.
– La présence du saxophone afin qu’il soit toujours palpable, que l’on puisse le saisir malgré un son plus ou moins réverbéré suivant les morceaux. Pour obtenir cela j’ai réglé à l’oreille « une sorte » de mise en phase des trois micros (je ne le fais jamais de façon théorique, car je trouve que ce n’est pas la manière la plus musicale), j’ai passé le tout dans mon compresseur Fearn ( très sweet, apportant une magie supplémentaire, tel un écrin idéal. En général il travaille très peu, tendrement pourrais je dire ).
Cela m’aide à aménager des plans sonores pour accentuer les nuances musicales, chercher l’énergie sans agressivité (sauf sur certains passages), trouver la fluidité sans monotonie. J’ai essayé de le placer dans un rapport aussi musical que possible au prix de nombreux suivis afin qu’il laisse à la batterie et à l’électronique la place pour une « énergie moderne » sans pour autant en perdre une miette afin de toujours ressentir l’expressivité d’Emile….toujours juste.
– L’intégration du piano, tantôt subtil accompagnateur, parfois dans un rôle bruitiste (quelques accessoires posés à même sur les cordes participent à la fête) et souvent maitre de cérémonie lors d’échappées plus pianistiques, fut assez simple compte tenu de la justesse de toucher de Roberto. Le réglage impeccable du piano (Jean Michel Daudon) est une valeur ajoutée essentielle.
Je n’ai fait que mixer les différents couples de micros, à chaque fois différemment en fonction de la couleur du morceau, sans aucun autre traitement que, de nouveau, des mises en phase, de légères équalisations et réverbérations. Le mélange piano acoustique/Roberto et électronique/Michele est assez intéressant, l’idée étant d’avoir une ampleur et une largeur plus de type « Massive Attack » que « papier peint ».
– La batterie acoustique sonne facilement avec l’apport de l’un de mes combos favoris: compresseur GML et Equaliseur Manley. J’aime la présence plutôt Pop Music que cela apporte et je travaille la profondeur en gérant les rapports entre les différents couple overhead, le couple positionné devant la drums et les différents appoints.
J’ai voulu différencier très fortement les deux types de morceaux. Très basiquement les pièces douces et ouvertes et les pièces violentes.
Concernant ces dernières j’ai voulu que ça tape dur quitte à être dérangeant, histoire de créer une sorte de mise en alerte saignante: « Attention, nous pouvons aussi être très méchants ».
Pour obtenir cela j’ai combiné différentes actions: equalisations très exagérées, distorsions diverses, compressions fortes et bus stéréo travaillé avec mon Fairchild en usage brutal et limitation digitale poussée jusqu’à la distorsion sur certains passages. J’ai parfois fait varier les réglages du compresseur de ma console SSL avec l’automation (bien pratique) afin de compresser de plus en plus en compensant le volume de sortie au fur et à mesure.
Sur ces morceaux, plus ça grinçait musicalement, plus Roberto et moi étions contents. Le mastering, effectué par mes soins (sauf pour les enchainements réglés très précisément avec Roberto) m’a permis d’affiner les rapports de niveau entre les morceaux. Je suis resté dans le domaine numérique avec quelques équalisations et limitations subtiles.
Tiens tiens…..ça fait rudement plaisir !
ALBUM SENSATION DE L’ANNÉE

“Dadada” – Roberto Negro (Label Bleu/L’Autre distribution)
Lauréat
Nous sommes tous les quatre heureux que ce disque ai trouvé son public et qu’il ai fait l’objet de récompenses très flatteuses de la part de la critique.